Responsable de cette thématique : Thierry Chassagnac ( thierry.chassagnac@cefrepade.org)
De part ses faibles coûts et sa relative simplicité d’exploitation comparée aux autres possibilités, la filière enfouissement est souvent privilégiée dans les Pays En Développement (PED). Cependant, force est de constater que les installations de stockage dont la conception est souvent issue d’un transfert de technologies des pays du nord, sont rarement adaptées au contexte dans lequel elles doivent fonctionner. Combien de sites se révèlent inexploitables, noyés sous les eaux, bassins de lixiviats débordant, compacteurs enlisés, effluents liquides et gazeux non traités du fait de l’insuffisance de maintenance, de coûts de traitement inabordables ou d’absence de solution mise en place ?
Les législations locales, quand elles existent, sont fréquemment tirées des modèles du nord et se montrent parfois totalement inadaptées aux conditions locales : climat, nature des déchets parfois radicalement différents, conditions de génération du biogaz et des lixiviats, disponibilité des matériaux, accès à l’énergie… Cet état de fait renforce encore le constat précédent.
Dans ces pays du Sud, les aspects informels revêtent une grande importance et les sites sont fréquemment le lieu de développement d’une économie informelle source de survie pour une population démunie très souvent oubliée par les autorités et les concepteurs lors de la planification des systèmes de gestion des déchets. Or, si ce fonctionnement particulier ne correspond pas aux standards des méthodologies occidentales, sa prise en compte ne peut-il pas se révéler un outil puissant et efficace dans le cadre de l’amélioration de la gestion des déchets ? L’intégration optimisée et professionnalisante des recycleurs informels n’est-elle pas, par exemple, une voie efficace et pérenne pour introduire le tri dans un contexte marqué par l’absence de financement ?
L’analyse de la situation a mobilisé des experts du CEFREPADE : géologues, hydrogéologues, experts traitement et matériaux, toxicologues,… assidus arpenteurs des territoires du Sud, dans le cadre d’une première réflexion visant à se doter des outils d’analyse des problématiques posées. Cette réflexion s’est attachée à identifier les raisons du constat et a proposé des méthodes et un « Protocole d’audit des décharges des PED » permettant d’identifier et de caractériser les données d’entrée pour l’analyse des problématiques concernées par l’enfouissement.
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Prendre en compte les conditions locales : spécificités des déchets, du climat, des matériaux disponibles, du contexte économique et social,…
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Intégrer l’existant informel, prendre en compte l’humain
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Privilégier les solutions rustiques, robustes, à faibles besoins de maintenance, gérables par les moyens humains et techniques locaux,…sans brader la performance
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Faire évoluer l’institutionnel et le réglementaire sans rester bloqués sur les standards existants :
tels sont les axes de la philosophie des experts du CEFREPADE dans leurs actions de par le monde.